Après 18 mois d'étude et de concertation, la réunion publique du 18 octobre a permis de présenter les grandes orientations qui mèneront à l’élaboration d’un plan-guide plus détaillé.

Le centre-bourg, mais en mieux : telle pourrait être la conclusion de la première phase de l’étude, incluant une large concertation, menée depuis 2022 sur l’avenir de ce quartier de Lambersart. Fallait-il s’orienter vers un véritable centre-ville, avec une augmentation conséquente du nombre de commerces, des logements et des aménagements, ou conserver un esprit de quartier ? Les études ont parlé, les habitants ont planché, les élus ont arbitré : le scénario retenu est celui d’un centre-bourg « lieu de destination du quotidien ».

En ouvrant la réunion publique de restitution de la concertation et du scénario, mercredi 18 octobre salle Malraux, Bertin Lembrez, élu à la rénovation urbaine, a rappelé aux 70 personnes présentes que la Ville et la MEL avaient souhaité « lancer une étude urbaine pour avoir une vision sur le centre-bourg à long terme afin que nous, élus, puissions prendre des décisions sur les aménagements au regard de cette vision ». Il a résumé les précédentes étapes menées par le cabinet VE2A en compagnie du cabinet Nouveau territoire : le diagnostic, la concertation avec les réunions, questionnaires et ateliers.

Les précédentes étapes

Il revenait à Pauline Réthoré, chef de projet chez VE2A, de présenter le fruit du travail mené. Elle a d’abord présenté le contexte : le périmètre choisi, allant du square Jean-Monnet jusqu’à la ferme Grebert, et à l’ouest jusqu’à l’avenue de l’Hippodrome, et les enjeux retenus : les mobilités, le logement, les commerces, le développement durables. Elle a notamment rappelé les enjeux nationaux et métropolitains en termes de limitation de la consommation de terres agricoles et de besoins en logements. Elle a ensuite détaillé les étapes de diagnostic et de concertation depuis mai 2022, mais est surtout revenue sur le résultat des deux derniers ateliers participatifs, le 11 avril et le 13 mai 2023.

Le premier atelier était dédié au choix d’un scénario et à la programmation en termes de logements, commerces, équipements, et le deuxième atelier aux espaces publics. Du premier atelier, « il est ressorti que les habitants n’étaient pas pour un centre-ville qui devienne un lieu de destination pour toute la ville de Lambersart, et même au-delà, mais plutôt pour un coeur de proximité privilégiant le vivre-ensemble, la convivialité, avec une ambition de développement mesuré ». On parle ici de « la ville du quart d’heure », ce quart d’heure pour accéder à pied aux équipements, commerces, etc comme l’a rappelé Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative. La possibilité de nouveaux logements avec une jauge raisonnable a été retenue. Les réflexions ont aussi évoqué la relocalisation de l’école de musique et le développement de quelques commerces.

Lors du 2e atelier, les secteurs de l’église et du square Jean-Monnet étaient identifiés comme des enjeux forts, avec un travail d’évolution à mener pour les rendre plus conviviaux, ainsi que la rue du Bourg qui les relie. Les sujets du stationnement et de la végétalisation sont aussi ressortis.

Ce qu’il faut retenir

A partir de tous ces éléments, les élus ont pu opérer « un choix éclairé » de grandes orientations pour la mutation et le renouvellement urbain de ce secteur. D’abord, le terme retenu est « centre-bourg », pour marquer l’identité villageoise du quartier. Un quartier conçu comme « un lieu de destination du quotidien », plus attractif, avec des équipements, de la vie associative, des équipements scolaires, des commerces, mais aussi avec un objectif de 250 à 400 nouveaux logements à long terme, pour conserver l’esprit de quartier tout en permettant de faire vivre ces offres. Autres orientations tout aussi importantes : le renforcement de la mixité intergénérationnelle, la priorité donnée à la végétalisation et à l’évolution vers une optique de promenade, l’animation de la rue du Bourg entre l’église Saint-Calixte et la place Félix-Clouët-des-Pesruches, le réaménagement du parvis de la salle Malraux et du square Jean-Monnet, pour en faire un lieu de vie autour de nouveaux usages, l’apaisement de la circulation et le développement des modes doux, la réflexion à plus long terme sur les liaisons avec le reste de la ville, et notamment sur une mutation de la rue Desmazières.

Comme l’a expliqué Pauline Réthoré, la prochaine phase de travail pour le bureau d’étude qui accompagne la Ville est à présent la déclinaison concrète du scénario retenu, avec une traduction spatiale, avec un schéma directeur, et opérationnelle sur les différents secteurs, avec un plan-programme qui prendra en compte les contraintes techniques et financières. Il produira ainsi un plan guide qui fera l’objet d’une exposition publique. « Nous allons avoir ainsi une vision sur le long terme tout en se permettant de saisir les opportunités », a précisé Bertin Lembrez.

Questions-réponses

L’assistance a pu ensuite poser ses questions, et elles étaient nombreuses, vu l’importance du sujet. On retiendra notamment des questionnements sur les délais : « Quand auront lieu les premiers aménagements ? ». Réponse de l’élu : « C’est un projet à court, moyen et long terme. Des aménagements assez rapides sont possibles au niveau du square Jean-Monnet, d’autres sujets sont plus lointains quand il y a des questions foncières, mais notre volonté est d’envoyer rapidement des signes qui changent la dynamique ». Concernant les commerces, Sébastien Delattre, du cabinet Nouveau territoire, a précisé que l’idée est d’accentuer le potentiel du quartier avec des aménagements. S’agissant plus précisément de l’avenir de la halle commerçante, acteur clef du centre Bourg, l’état du bâtiment nécessite d’imaginer une relocalisation en proximité de son emplacement actuel, M.Lembrez assurant : « ça se construira avec vous ».

Au sujet du Béguinage, il a expliqué : « Il faudra avoir un nouveau regard sur ce secteur pour le faire vivre et le connecter davantage au quartier… On re-réfléchira ensemble ». Il a aussi précisé : « La porte est toujours ouverte aux contributions, on démarre un 2e chapitre. Je vous assure qu’en construisant le premier, nous ne pensions pas choisir ce scénario-là, nous avons affiné en fonction de vos contributions ». Nicolas Burlion, élu à l’urbanisme, a aussi été amené à préciser où en était le projet de logements au 117 rue du Bourg : « Après le dépôt du permis de construire, il y a eu un recours au tribunal administratif, nous attendons le jugement ».

A propos des logements

D’une manière générale, des questions ont été posées sur la situation et l’ampleur des projets de logements. Réponse de Bertin Lembrez : « En plus de la résidence rue du Bourg, il y a une grosse assiette foncière au niveau de la ferme Grébert, un terrain pour lequel le promoteur Icade a signé un accord avec le propriétaire. Il serait possible d’y construire une centaine de logements. » Les autres emplacements seront à décliner au fur et à mesure des opportunités. Sébastien Delattre a précisé : « Pour avoir de l’attractivité, il faut de la population qui fasse vivre au quotidien les commerces ». Concernant la hauteur des logements, Nicolas Burlion a expliqué : « On ne peut plus étendre la ville, on doit donc accepter qu’elle monte un peu, mais cela restera acceptable, la règle dans ce quartier est 19 mètres maximum de hauteur ». Et d’ajouter : « Notre ambition est raisonnable : arrêter de perdre de la population ».

Enfin, Nicolas Bouche, maire, a pris la parole pour conclure la réunion. Il a rappelé l’origine de cette étude : « La ferme Grébert a été mise en vente, et plutôt que de laisser faire un promoteur, nous avons décidé de lancer une réflexion sur le centre-ville : que veut-on faire tous ensemble, nous, Ville, et vous ? » Il a réaffirmé la volonté de l’équipe municipale : « Avoir dans 30 ans un centre-bourg qui corresponde à ce qu’on impulse maintenant ».

> Retrouvez tous les détails de la concertation sur lambersart.fr/quel-avenir-pour-le-centre-bourg