L’issue de l’expérimentation avenue Becquart et l’avenir de la villa des Roses ont notamment été au centre de ce conseil municipal

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Ordre du jour du Conseil municipal du jeudi 29 juin 2023

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Taille: 58.54 Ko Extension: pdf Publié le 26 Juin 2023

Compte-rendu

En ouverture de ce conseil municipal qui s’est tenu au lendemain d’une 2e nuit de violences urbaines en France, le maire a tenu à « dire notre soutien à la famille du jeune homme tué par le policier ». Pour autant, a-t-il précisé, « nous ne pouvons pas cautionner l’instrumentalisation de ce drame par des personnes extérieures à la famille ». Citant les mairies attaquées la veille, dont celle de Mons-en-Baroeul, Nicolas Bouche a souligné : « La mairie, c’est la maison commune des habitants. Quelle imbécillité pousse certains à punir les habitants de ces communes, à brûler les transports en commun qui servent à travailler, à saccager et piller des commerces qui servent aux habitants, à incendier des écoles de la République ? Nous assurons de notre soutien indéfectible nos collègues dont les édifices ont été détruits ».

Christophe Caudron, du groupe Lambersart avec vous, a renchéri sobrement : « Nous sommes à 100 % d’accord ». Même accord du côté d’Alain Mazereeuw, indépendant.

En revanche, Pierre-Yves Pira, du groupe Lambersart sociale, écologique et solidaire a été plus long. Il a d’abord eu une pensée forte pour « la maman qui a tout perdu » : « Un enfant est mort, il ne s’agissait pas d’un délinquant dangereux, ce n’est pas un regrettable accident ». Il a ensuite estimé que « la colère qui monte est légitime même si les actes qui en résultent ne le sont pas. Nous condamnons ces dégradations du bien commun mais comprenons ces actes qui sont des appels aux secours de la jeunesse ». Selon lui, alors que « les réponses, nous les connaissons depuis longtemps », « la promesse d’égalité est de moins en moins tenue ». Conséquence, « des villes sont contraintes de faire face avec des moyens que l’État rabote tous les ans ». Il a également souhaité que « la démocratie participative se fasse avec et au profit des populations les plus fragiles », avant de conclure : « Aujourd’hui, la vie d’un jeune vaut tout l’or du monde et mérite qu’on la défende quel que soit ce jeune et d’où qu’il vienne ».

Nicolas Bouche a terminé sur ce sujet en précisant : « Je ne partage pas ce que vous avez dit, mais je ne souhaite pas ouvrir le débat. Nous partageons néanmoins votre conclusion ».

Avenue Becquart : sens unique maintenu

Le maire a ensuite laissé la parole à Gilles Dumez, adjoint aux mobilités, sur l’issue de l’expérimentation de circulation avenue Becquart et au Canon d’Or. L’adjoint a rappelé l’historique du projet. « Au départ de tout, il y a la réfection indispensable, plusieurs fois ajournée, de l’avenue Becquart. C’était une opportunité pour réfléchir comment l’aménager, en partant des usages d’aujourd’hui, des contraintes comme la largeur de 12 mètres et le passage obligatoire de la ligne 10. » Il a rappelé la situation d’origine : le stationnement à cheval sur le trottoir ou difficilement lisible, le croisement de bus difficile, la chaussée dégradée, la circulation automobile très près des trottoirs, l’absence de marquage pour la circulation des cyclistes… Les objectifs  ? « Une avenue Becquart plus agréable et plus sûre pour chacun, en apaisant le trafic automobile, en réduisant le trafic de transit, en favorisant les modes de déplacement doux et l’usage des transports en commun, en rendant l’avenue plus verte, et en facilitant le franchissement de la voirie à pied ». Il a détaillé « le long processus de concertation démarré en novembre 2021 », et les deux phases de l’expérimentation qui a duré au total six mois.

Il a résumé les observations. La première phase, avec une circulation à sens unique tête-bêche, a permis « une réduction forte du trafic, au détriment de la facilité d’accès pour les habitants et les commerçants, et un report sur d’autres rues ». Elle a « libéré une grande place pour les vélos et piétons ». La deuxième phase, un sens unique de bout en bout de la rue de Lille vers la rue du Bourg, avec une implication de la rue de l’Abbé-Lemire pour le passage du bus, « a permis de conserver une bonne réduction du trafic avenue Becquart et de regagner une lisibilité d’accès pour les habitants. » Par rapport à la première phase, le trafic a été diminué sur les avenues adjacentes, sauf avenue Pottier. Les chiffres montrent également un trafic des cyclistes accru de 22 % de mai 2023 par rapport à juin 2022. D’une manière générale, a-t-il assuré, « nous avons analysé toutes les remontées des usagers », sur la circulation cycliste, le stationnement, les écluses, la vitesse, les arrêts de bus, l’accès aux commerces, le report du trafic...

« Les résultats ont été rapportés aux objectifs de départ. Les deux schémas répondent aux objectifs d’apaisement de la circulation automobile, avec pour la phase 2 une meilleure lisibilité de la circulation, un meilleur accès aux commerces, une limitation des reports de trafic », a expliqué l’adjoint. « De nombreux griefs portent sur le passage des bus et les comportements au volant, sans lien avec l’expérimentation ». C’est pourquoi le choix a été fait par la municipalité de retenir pour l’avenir ce qui était en cours avenue Becquart ces dernières semaines, à savoir une circulation en sens unique. « La phase 2 va donc se prolonger au-delà du 1er juillet. »

Des ajustements possibles et des aménagements à étudier

Pour autant, Gilles Dumez a annoncé que des ajustements vont pouvoir être étudiés : réinverser ou pas le sens de circulation dans les rues Gambetta et Kléber, envisager un double sens de circulation sur l’avenue Becquart entre la rue Gambetta et la rue de Lille pour permettre une sortie directe vers la rue de Lille pour cette partie du quartier du Canon d’Or, mettre en vélorue des rues adjacentes à l’avenue Becquart… C’est aussi le temps désormais de « penser les aménagements : optimiser le positionnement des arrêts de bus, optimiser le nombre et la longueur des écluses, arbitrer l’utilisation des chicanes entre la végétalisation, les futures bennes à verre et le stationnement, maintenir ou non les feux tricolores. » Ainsi, la concertation continue avec les habitants : rendez-vous pour un premier atelier de travail ce samedi 8 juillet à 9h au castel Saint-Gérard, sur inscription.

Enfin, l’adjoint a rappelé que la MEL est prête pour engager à la rentrée les travaux nécessaires avenue Becquart. Cela commencera par des travaux sur les réseaux (gaz, assainissement), avant les travaux de voirie proprement dits. Au total, deux ans de travaux sont attendus.

L’opposition s’est exprimée avec mesure sur ce sujet qui a été largement commenté ces derniers mois. Christophe Caudron a estimé : « La circulation tête-bêche était trop drastique, la solution proposée nous paraît intéressante, avec le partage de la voirie. Sur le bas, nous sommes plus circonspects, la solution peut être retravaillée, tous les commerçants ne semblent pas avoir retrouvé leur clientèle. Il faut continuer à regarder les flux après les vacances ». Alain Mazereeuw a quant à lui noté : « Il faut que ce projet puisse évoluer, pourriez-vous vous y engager et nous informer sur les aménagements ? » Enfin, Pierre-Yves Pira a expliqué : « Des milliers de voitures traversaient notre commune. L’attentisme d’hier nous amène à l’obligation d’agir aujourd’hui. Nous sommes élus pour préparer la ville de demain, cela exige de dépasser ses peurs et de faire preuve de volontarisme y compris localement. Nous nous félicitons que notre commune ait décidé de prendre sa part en matière de transition écologique en y associant un dispositif de concertation inédit. »

Le mot de la fin sur ce sujet est revenu au maire. « Je suis triste de constater que nous avons échoué car nous n’avons pas réussi à faire en sorte que les personnes qui se sont investies sur ce sujet, notamment dans le comité de suivi, aboutissent à un consensus. Nous avons toujours l’idée que de l’intelligence collective va émerger une bonne idée qui rassemble… Mais il nous a fallu, nous, élus, être dans notre rôle de préparer la ville de demain et nous réunir pour prendre une décision. Certains seront convaincus qu’ils n’ont pas été écoutés et seront dégoûtés de la démocratie participative, je peux cependant témoigner de l’investissement des services et des élus pour écouter tout ce qui a été mis sur la table ». Il a aussi remercié la MEL d’avoir accepté l’expérimentation, et tous les habitants qui se sont impliqués.

Centre de loisirs et restauration scolaire

Poursuivant les communications avant les délibérations, Emmanuelle Pichonat, adjointe aux écoles et à la jeunesse, a expliqué que les centres de loisirs fonctionneraient cet été sur les 8 semaines de vacances scolaires, tandis que Nicolas Bouche commentait : « L’idée est de permettre aux familles que les enfants soient pris en charge vraiment jusqu’à la rentrée ». David Blanquart, élu à la restauration scolaire, a annoncé une augmentation de 5 % des tarifs de la restauration scolaire et des accueils de loisirs au 4 septembre, en raison de la forte augmentation des prix à la consommation et de l’évolution des salaires. Cela représente une hausse moyenne de 15 centimes par repas, et pour les tarifs les plus bas de 3 centimes. Il a rappelé que l’usager ne paie que 42,5 % du coût de la restauration scolaire.

Julien Boisse, du groupe Lambersart sociale, écologique et solidaire, a souligné que « cette nouvelle augmentation prouve que le modèle de délégation à un restaurateur privé coûte plus cher » qu’une gestion publique. « Nous insistons pour que la solution de la régie publique soit privilégiée pour l’avenir. » David Blanquart a répondu que toute une étude était en cours en vue de la fin du contrat de délégation à Dupont Restauration en 2025 et a rappelé que le prix payé incluait aussi la prestation des animateurs du temps du midi. Enfin, Alain Mazereeuw a demandé d’ajourner cette décision pour ne pas peser sur le budget des familles dès la rentrée. David Blanquart a également souligné que la Ville a signé la charte « Ici je mange local », qui l’engage dans une démarche progressive vers une alimentation plus durable.

Finances

Après une heure de communications, une des premières délibérations a été l’autorisation de signer une prestation de services afin que les élus puissent faire appel à des déontologues quand ils s’interrogent sur une conduite à tenir. Une obligation demandée par une loi récente. Kacem Lemtiri a présenté des délibérations financières, notamment des décisions budgétaires modificatives et la prolongation de 4 mois supplémentaires du placement de trésorerie sur un compte à court terme, déjà décidé lors du conseil municipal du 9 juin. A également été votée une augmentation du tarif des droits de place et d’occupation du domaine public. Parmi les questions ayant trait aux ressources humaines présentées par l’adjointe Barbara Leroy-Laidebeur, on retiendra la création de 11 postes dans le cadre du processus de déprécarisation des agents ainsi que la création, dans le cadre des travaux de reprise de concessions funéraires, d’un groupement pour la mutualisation des commandes avec La Madeleine, Marquette et Ronchin. La Ville de Lambersart coordonnera le groupement.

Pascale Lucot, adjointe aux associations, a fait voter des subventions exceptionnelles à la Jeune France Lambersart et au Comité des Oeuvres Sociales de la ville, pour des dépenses supplémentaires, et à Lambersart Athlétisme et aux Amis du Castel Saint Gérard pour l’organisation d’événements. Alain Mazereeuw a tenu à préciser que les montants octroyés étaient moins importants que ceux demandés, et que deux refus ont été notifiés à des associations qui avaient demandé des subventions. L’élue en charge a répondu qu’« en effet », la Ville a refusé de verser 7000 euros à l’Iris Tennis pour son tournoi du circuit national : « nous avons conscience que ce très bel événement est coûteux, mais l’Iris a un niveau de trésorerie important. Nous participerons en termes de logistique ». 12 000 euros avaient aussi été demandés par l’Iris Hockey, « mais nous n’avons pas obtenu les justificatifs demandés ». Nicolas Bouche a précisé à son tour : « La ville est très attentive à la dépense de l’argent public. Mais nous invitons les associations qui le souhaitent à déposer des demandes dès lors qu’elles vont dans le sens politique que nous souhaitons développer : lien social, transition écologique, implication des habitants ».

Le point sur la Villa des Roses

Une délibération d’importance était le vote d’un accord de principe pour la vente de la villa des Roses. Céline Doutriaux, élue en charge du patrimoine, a rappelé l’historique de ce dossier.

La Villa des Roses, sise 220 avenue de l’Hippodrome, construite en 1897, acquise par le couple Claeys, a été léguée à la ville en 2010 par Bernard Claeys, à la mort de son épouse. La donation était en fait en deux parties : des œuvres d’art que la Ville devait s’engager de présenter au public, ce qui a été fait dans la Galerie de l’hôtel de ville, et la Villa, pour laquelle l’accord précisait qu’une période de 3 ans devait être respectée pour mener une étude sur sa destination, de préférence culturelle, avant que la Ville puisse prendre toute décision. Cette période de 3 ans a démarré avec le décès de Bernard Claeys en 2019 et elle est achevée. L’élue a rappelé les démarches entreprises pendant ces trois ans : l’inscription à l’Inventaire du Patrimoine Métropolitain de la MEL, la mise en place d’une protection du site et de son entretien a minima, les démarches auprès de la Direction Régionale de l’Action Culturelle, de la Région, du Département, de la MEL, de la Fondation du patrimoine pour travailler sur la destination et le financement de projets, la rencontre avec plusieurs porteurs de projet... « Ces projets se heurtent à des problèmes techniques et financiers pour adapter une habitation familiale en équipement recevant du public », a expliqué l’élue. De plus le stationnement est insuffisant, la parcelle de taille modeste… « Le coût de l’opération devient irréaliste ». Aussi, les différents groupes du conseil se sont réunis sur place il y a deux semaines. « Chacun a été invité à poursuivre la réflexion sur les projets et financements associés » mais la municipalité souhaite commencer à engager les démarches préalables à la vente de la Villa. Elle souhaite aussi organiser à l’automne un vide-grenier pour procéder à la vente des biens de valeur modeste.

Du côté de l’opposition, Pierre-Yves Pira a pris acte de la décision mais a souhaité que le produit de la vente soit fléché vers un dispositif culturel ou une fondation qui permette de développer la culture à Lambersart. Alain Mazereeuw a souhaité aussi « rester dans l’esprit des donateurs ». Si, comme l’ont expliqué Céline Doutriaux et Nicolas Bouche, il est « impossible de flécher le produit de la vente en comptabilité publique », et « on ne va pas en tous cas mettre en place un investissement qui va nous coûter en fonctionnement ensuite ». Le maire a surtout précisé : « C’est une décision pour s’engager vers la vente car la solution est que quelqu’un habite dans cette maison, il y a tout un processus qui prendra du temps, le reste on en reparlera ».

Bilan triennal du logement social

Enfin, Bertin Lembrez, élu en charge du logement, a présenté le bilan triennal 2020-2022 de l’action en faveur du logement social dans le cadre de la loi SRU. En résumé, 120 logements ont été réalisés soit +166 % par rapport à la période 2017-2019. La Ville comptait 2151 logements conventionnés fin 2022. « C’est une toute petite progression », a commenté l’élu, « nous avons à peine atteint le nombre de logements avant rénovation du Pacot en 2010 ». Il a expliqué ce que la Ville mettait en place pour agir dans ce domaine : le travail pour développer les logements les plus sociaux, la variété du type de logements, la « veille active » des opportunités, les démarches opérées dans tous les quartiers. Sur les 120 logements comptabilisés, précisons que 10 sont livrés, la plupart en attente livraison, et 22 en attente de démarrage de travaux.

La Ville s’engage aussi avec l’État dans un contrat de mixité sociale pour l’avenir. Il s’agit de « se donner les ambitions pour atteindre le taux de 25 % de logements sociaux. Notre engagement est de construire, sur le temps du PLH 3, 1450 logements dont 40 % de logements sociaux ».

Julien Boisse a salué « les efforts réalisés et la répartition dans l’ensemble des quartiers ». Nicolas Bouche a commenté : « Le contrat de mixité sociale permet de discuter avec l’État, c’est un peu plus souple qu’avant. On aura quand même une amende infligée, quelle sera-t-elle… » s’est-il interrogé.

Le prochain conseil municipal se tiendra le 12 octobre.

 

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Taille: 159.55 Ko Extension: pdf Publié le 18 Oct. 2023