L’éclairage public de Lambersart est désactivé de 1h à 5h. 

Tout a commencé avec l’annonce mi-octobre 2020, par le gouvernement, de la mise en place du couvre-feu. Une première décision douloureuse, intervenant avant celle du confinement, qui a fait s’interroger les élus lambersartois.

Tout est donc parti d’une question de bon sens, même si la mesure n’est pas comprise par tous. Elle est non seulement légale, puisqu’il n’y a aucune obligation d’éclairer la Ville la nuit, mais elle est déjà pratiquée par d’autres communes en France et notamment dans la couronne Nord-Ouest à Quesnoy-sur-Deûle par exemple.

Les élus ont décidé de réduire l’intensité des lampadaires, quand cela est possible, car seuls les candélabres équipés de Led peuvent être adaptés. Ainsi, de 20h30 à 23h, avant l’extinction des feux, l’intensité a été réduite de 30%. Cependant pour répondre à la demande des Lambersartois rentrant du travail en pleine nuit, la ville a modifié l'horaire d’extinction et d'allumage pour se caler sur le dernier et premier bus Ilévia. C'est pourquoi aujourd'hui l'éclairage public est éteint entre 1h et 5h du matin.

Les études montrent « qu’une intensité de 10 lux suffit à rassurer les piétons dans la rue, alors qu’à Lambersart, nous sommes en temps normal entre 10 et 80 lux selon les rues », souligne le premier adjoint. Mais pourquoi donc éteindre la lumière ?

Deux raisons essentielles et dans le désordre. Couper la lumière ou réduire l’intensité permet de faire de substantielles économies, « de l’ordre de 5 000 € rien que sur la période de couvre-feu », mais ce n’est pas la seule raison. Antoine Pierrot souligne que « l’alternance jour-nuit est importante pour la biodiversité mais aussi pour notre moral : une meilleur qualité de sommeil et pouvoir regarder les étoiles ».

Ce que disent les études

Quel impact sur l’environnement et la biodiversité ?

Depuis la nuit des temps, la vie sur Terre est régie par l’alternance du jour et de la nuit. Un environnement nocturne est essentiel pour toutes les espèces même humaine, notamment parce qu’il contribue à leur bon fonctionnement physiologique et à leur rythme biologique. En effet, la plupart des espèces animales sont nocturnes et ont besoin du noir pour s’alimenter, se reproduire et se reposer. Alors que l’espèce humaine, moins adaptée, a toujours eu peur du noir, depuis la nuit des temps.

Y a-t-il plus de cambriolages la nuit si l’éclairage est éteint ?

Selon les chiffres disponibles de l’Observatoire National de la Délinquance et des Ripostes Pénales (ONDRP) et d’études universitaires spécialisées en prévention-sécurité, près de 80 % des vols et agressions des domiciles particuliers ont lieu en plein jour. De plus, un cambrioleur est détectable plus facilement lorsqu’il est plongé dans l’obscurité (détection de la lumière qu’il utilise, des voyants de voiture…). Si la lumière reste allumée toute la nuit, elle permettra au contraire au cambrioleur de voir plus facilement à l’intérieur du logement ou de mieux repérer le véhicule à voler.

Extinction nocturne et sécurité routière sont-elles compatibles ?

On observe que les conducteurs lèvent le pied de l’accélérateur lorsque l’éclairage est éteint et sont plus prudents et attentifs. Les accidents sont donc moins fréquents et surtout moins graves. Des études, principalement portées sur les autoroutes (routes et autoroutes belges, A16, A15), ont montré l’absence de corrélation entre éclairage et accidentologie et surtout la baisse spectaculaire du nombre et de la gravité des accidents lorsque l’éclairage est éteint. De nombreux autres facteurs font varier le taux d’accidentologie : l’alcool, la fatigue,la vitesse, le téléphone, le manque de signalisation…