La Ville s’est lancée dans le Falc, une méthode de simplification de l’information transmise, en commençant par une sensibilisation du personnel et la réalisation de documents

« L’engagement dans une démarche Falc est une suite logique des autres engagements de la Ville en faveur des personnes en situation de handicap », explique Anne Ramon, élue en charge du handicap.

Dès 2021, à l’occasion du premier Duoday, qui permet à une personne en situation de handicap d’être accueillie par un salarié, en l’occurrence ici par des agents des services municipaux, « nous nous sommes dit que ce serait bien de disposer de documents Falc », ajoute Amélie Armand, chargée de mission handicap en mairie.

Par ailleurs, la labellisation S3A, Symbole d’Accueil, d’Accompagnement et d’Accessibilité, en cours d’attribution au Centre Communal d’Action Sociale par l’Unapei (Union Nationale des Associations de Parents d’Enfants Inadaptés) exige notamment une accessibilité des documents. « Dans l’audit effectué par des personnes de l’Esat des Papillons Blancs de Lomme figure la nécessité de retravailler le livret de présentation du CCAS », précise Amélie.

Enfin, parallèlement, une commission extra-municipale “handicap” a été créée, et le secteur de l’enfance travaille sur une meilleure inclusion. 

Comment agir ? Après un premier contact du CCAS de Lambersart avec l’Esat de Lille-Fives des Papillons Blancs, qui a un atelier Falc, il a été décidé de commencer à travailler avec la Métropole Européenne de Lille, sur la transcription de documents sur le logement, plus précisément la notice de demande de logement social.
Une idée gagnant-gagnant : « Cela a permis de bénéficier d’un financement sur cette action pour une intervention de Magali Meurisse, de l’Udapei, et de faire bénéficier ensuite toutes les communes du territoire du travail réalisé ».

La notice et des documents annexes seront prêts en avril. La démarche devrait être poursuivie pour d’autres documents de la MEL. Parallèlement, trois agents municipaux ont été formés au Falc en 2023 et d’autres le seront prochainement. Brigitte Duflot, au CCAS, en a tiré beaucoup d’enseignements. « La formation de deux jours avec les Papillons Blancs, qui avait pour but l’apprentissage des règles de base de cette écriture simplifiée, était très intéressante et enrichissante », souligne-t-elle. « La présence parmi les participants de trois personnes concernées a permis de mieux appréhender les difficultés qui peuvent être les leurs et de prendre conscience de l’importance d’une simplification des écrits au bénéfice de tous ».

La prochaine étape est de mettre en place des groupes de travail réunissant des représentants de la Ville, du CCAS et des travailleurs de l’Esat pour créer des documents Falc.

> Pour découvrir le Falc, rendez-vous

Magali Meurisse, chargée de projets à l’Udapei, fédération de 9 associations Papillons Blancs du Nord

Le Facile à Lire et à Comprendre, qu’est-ce-que c’est ?
Le Falc est né en 2009 au niveau européen, sous l’impulsion en France de l’Unapei et de l’association Nous Aussi, en lien avec d’autres associations dans d’autres pays.
C’est une méthodologie pour simplifier l’information, la rendre plus accessible et permettre que les personnes en situation de handicap intellectuel soient des citoyens à part entière, autonomes. Le Falc est donc destiné au départ aux personnes avec une déficience intellectuelle, mais s’adresse aussi aux enfants, aux personnes âgées, en difficulté avec la langue française, malvoyantes…Il contribue à l’accessibilité pour tous.

Quels sont les principes d’un document Falc ?
Il y a une cinquantaine de règles. En particulier, s’agissant de l’aspect des documents, écrire plus grand, aligner les phrases à gauche, illustrer avec des photos ou dessins, utiliser des puces pour les listes… Et s’agissant du contenu, aller à l’essentiel, écrire des phases courtes, actives, sans négation, au présent, utiliser des mots simples, expliquer les mots compliqués, donner des exemples…
Et la règle essentielle, c’est qu’un document Falc est fait avec les personnes concernées, ou validé par elles.

Quel travail avez-vous réalisé avec la Ville de Lambersart ?
J’ai été sollicitée par la MEL pour la création d’une boîte à outils dans le domaine du logement : il s’agit de garantir l’accès au logement à tous et d’éviter les abandons devant la difficulté des démarches. J’ai eu plusieurs ateliers avec différents services de la MEL et la Ville de Lambersart. Celle-ci s’est fortement impliquée dans la notice pour remplir une demande de logement social. Je suis aussi allée expliquer la démarche aux membres de la commission extra-municipale handicap de Lambersart.